jeudi, décembre 17, 2009

[Episode 10]



Salut Zack, c’est Ghislaine ! Bon… heu… avec Dragan on voulait prendre de tes nouvelles. Rappelle-nous !



Hey Zack ! C’est l’anniv de Kim samedi prochain. T’as intérêt à venir frangin ! See you.



Bonsoir Zack. C’est la maman de Marie. Je voulais vous dire que Marie sera absente samedi prochain. C’est donc pas la peine de vous déplacer. Merci. Bonsoir.



Je nous verse un fond de Valpollicela. Nous remonter le moral.

D’habitude, de retour d’un concert, N. peut parler des heures sur sa prestation, entre doutes et exaltations. Contrairement aux autres membres du groupe, il n’a personne avec qui savourer l’événement passé. Je joue ce rôle, réconforter celui qui est relégué au second plan, la place qu’il n’envie pas, ni chanteur ni guitariste. Un amuseur des bas-fonds. Justement. Il en fait beaucoup, même trop, le maquillage par exemple. Combien de fois le lui ai-je reproché. On ne se barbouille pas le visage à 36 ans comme quand on avait 20 ans. Tu veux finir comme Robert Smith ?, je lui balance à l’occasion, te fais pas arnaquer par l’illusion de la jeunesse éternelle, à moins de penser mourir avant même d’avoir vieilli. Message reçu dans le vif du direct. Il a commencé un régime à base de concombre et de fenouil. Il dit que l’humain est un animal préfabriqué susceptible d’être amélioré dans le temps. J’ai souvent eu quelques fous rires en le voyant se dandiner outrageusement sur scène. Être vu par le plus grand nombre. Surtout les filles. Qu’elles lui disent qu’il a été magnifique, génial, énorme. En attraper une à la fin du concert. Pouvoir baiser et hurler tel un jeune loup. Mais derrière ce rêve de bonheur se cachent quelques pervers usés cherchant le dernier éclat avant de dire adieu à la vie, quand ce ne sont pas des nanas complètement borderline. Sa jeunesse est si laide quand elle convoite d’un peu trop près. Mais ça, je ne le lui ai jamais confessé.



J’ai rencontré N. chez une connaissance de Bokassa. Je devais assister au concert des Nina Bobsing ce soir là, jusqu’à ce qu’on m’ait convaincu d’annuler au dernier moment. Parce que la fille bosse pour une maison d’édition qui publie des auteurs francophones, dont une bonne part venant du Maghreb et du Moyen-Orient.

L’accueil fut fort chaleureux. Entre amis comme on dit. Il y avait trois libanaises toujours souriantes et d’une incroyable beauté, tout droit sorties de ces contes d’Orient qui vous illuminent l’esprit. Des compatriotes de l’hôte, toutes de Zgharta, ville maronite au Nord-Ouest du Liban. Et enfin N., affublé d’une combinaison en vinyle noir et d’une paire de chaussures blanches aux semelles compensées, maniéré à l’extrême tout en cultivant sa virilité pour bien signifier qu’il n’en était pas un ; un type qui tranchait dans le décor. Bokassa me fit un clin d’œil en me présentant son oiseau rare, lequel m’a à peine adressé la parole. Il s’est aussitôt dirigé d’un pas masculin vers les Libanaises. Elles avaient le sourire complice devant la gestuelle mécanique du séducteur, les mignardises brut de décoffrage de cette étrange progéniture situé entre Boy George et un Général prussien.

Il s’est présenté en tant que musicien d’un groupe arty qui allait bientôt se produire dans une grande salle à Paris, en première partie d’un groupe mythique. « Vous connaissez les pop in dreams ? », il portait sa cigarette fine aux lèvres avec une certaine grâce, un peu comme ces troublantes actrices du cinéma muet. Manque de pot, les filles n’entendaient rien à ce charabia. Alors les pop in dreams ! Ce qui ne lui causa aucun souci. Même mieux. Allons droit au but. Il avait de la suite dans les idées. Le Liban par exemple. La guerre du Liban. L’histoire, les causes et ses conséquences. La guerre au Liban. Bas les masques !

Véronique, qui me paraissait la plus jeune des trois, prit la parole. Elle parlait avec ce fort accent qui vous trouble dès les premières phrases, savait jouer de ses mains, usait de ses yeux câlins pour attendrir l’auditoire, employait des mots magiques qui nous entraînaient vers cet ailleurs fabuleux qu’il serait vain de définir. Un peu comme si nous y étions, probablement assis sur une terrasse entourée de cèdres à boire du vin et à déguster des pâtisseries à vous couper le souffle. Mais N. lui coupa la parole par cette question : « Avez-vous souffert de la guerre ? » On aurait dit que l’atmosphère enchantée dans laquelle nous baignions l’insupportait. Paresse et farniente, c’était pas son truc. Il voulait de l’action, du cash. Il se foutait pas mal de ce qu’elles pouvaient ressentir, des blessures qui les tourmentaient. Peut-être. L’exil est souvent associé à l’oubli. On ne vient pas se plaindre chez les autres.

Véronique ne se démonta pas. De conteuse, elle est passée historienne. Elle avait cette habileté qui consistait à rester humble. Ne jamais parler de sa propre personne. Au Liban se substituait à chez nous, au pays. En même temps, nous avions tous conscience que les choses devenaient complexes. Cette partie du Moyen-Orient est un vrai puzzle sans véritable logique. À savoir que les frères d’armes sont difficiles à identifier ; les alliances se font et se défont. Et moi qui m’imaginais une baston opposant chrétiens, musulmans et juifs. Les bons d’un côté, les brutes de l’autre et les truands entre les deux. L’ignorance désinvolte et bornée de ma piètre grille de lecture.

N. lui coupa de nouveau la parole lorsqu’elle aborda les velléités de la grande nation Syrienne. Un type partageait le point de vue de N. en gesticulant d’impatience. Un poète. De Buenos Aires. Mais Colombien. Ces explications rationnelles du tragique dépassaient son entendement, pour qui seule la poésie était capable de démêler le maelström dans lequel nous nous fourvoyions. Véronique changea aussitôt de ton, devint plus sèche, mais l’hôte intervint en tentant la diversion classique qui consistait à nous proposer à boire. Oui, un truc à boire ! Son sourire embarrassé amusait Bokassa. On entendit quelques grognements en signe de protestation. Le poète colombien. L’homme est pathétique ! il finit par placer, histoire d’avoir le dernier mot, nous signifier qu’il n’y avait qu’un seul responsable de tous ces crimes dont l’histoire abonde : l’homme.

Ce type était un poseur romantique, ressemblait à ces joueurs de football sud-américains au visage d’ange guérillero des années 80. De grandes gueules à la malhonnêteté suspecte. Des tragédiens capables de nous faire rire et pleurer. Des esthètes à l’insolence affirmée cherchant à braver la mort. N. et lui faisaient la paire. En même temps, ils se détestaient cordialement. Comme les pôles identiques de deux aimants qui se repoussent violemment. D’autant plus qu’il avait pris la place de N. auprès des Libanaises. Sa stratégie : le lyrisme à tout va et un charme typiquement latin que j’ai toujours trouvé un peu osé.

Bokassa en profita pour me présenter de nouveau son poulain. Il me dévisagea de la tête aux pieds. Marqua une pause plaquant ses pupilles au plafond. Se détendit. Sourit. Il se souvenait de moi. Forcément. J’ai assisté à plusieurs de ses concerts. Il s’attendait à ce que je lui fasse des compliments, ce que je fis timidement. Oui. Tout le côté expressionniste me plaisait bien. Par contre, le jeu de scène de N. laissait à désirer. Vulgaire et d’une pédanterie incroyable. Simagrées d’un plaisantin qui se croyait beau. Oui. J’aime bien les sons que tu envoies. Il y a du my bloody valentine dans tes influences, non ? Il m’offrit une cigarette, fine et mentholée, puis la flamme jaillissant d’un briquet noir sur lequel était fixé une tête de mort.

Il s’assit près de moi et commença un long monologue sur la scène underground française des années 80 ; l’esprit de dissidence. Prolégomènes par l’énumération en vrac : Marquis de Sade, Stinky toys, Métal urbain, Les olivensteins, Little Nemo, Mary goes round, Taxi girl, Mathématiques modernes, Kas Product, Jad Vio, Guerre froide, Lucrate Milk, Yves Adrien, Alain Pacadis… Je ne lui avais rien demandé. Voyant que je n’étais pas très attentif à son discours –- mes oreilles suivaient du regard les pitreries du poète colombien au sommet de son art : je l’ai entendu clamer une ode improvisée sur la beauté des femmes du Sud ; je l’ai vu faire le baisemain à toutes ; l’homme est faible !, a-t-il fini par conclure --, N. m’avoua le torse dressé qu’il adorait mes écrits, coupant net son monologue qui ne m’inspirait qu’ennui. C’était exactement son histoire, ce qu’il avait vraiment vécu. Je ne comprenais pas très bien où il voulait en venir. Alors il se mit à raconter, toute sa vie y passait. Effectivement, certains éléments de son existence coïncidaient avec ce qu’il avait lu. Au final, nous étions citoyens du même pays, avions vécu dans cet autre pays que je nommerai République populaire, avions eu les mêmes amis, fréquenté les mêmes lieux, eu le béguin pour les mêmes filles et habité le même appartement. Je l’ai pris pour un mythomane, un fou. Comment aurait-il pu vivre les mêmes choses que moi, dans le même appartement que moi, savoir autant sur mon passé. Mon passé ?

« Tu ne te souviens pas de moi ? », il croisa ses jambes et offrit un sourire de satisfaction à Bokassa. J’ai pensé qu’ils se fichaient de ma gueule ces deux-là. Quelque chose avait dû m’échapper dans ce que j’avais écrit. Mais je n’osais pas leur demander de peur d’être ridicule. Que voulait-il dire par j’adore ? Procédait-il toujours par antiphrase pour amuser la galerie ? Il me balança des indices : 1989, immeuble B, 3ème étage à droite en sortant de l’ascenseur, en début d’après-midi, bagarre. Il me fixa droit dans les yeux et me tira la langue. Tout me revenait maintenant. Sa mère avait remplacé mon père poste pour poste. Je me souviens qu’elle était accompagnée d’un gosse d’à peu près mon âge qui n’arrêtait pas de me tirer la langue. Ils étaient venus visiter l’appartement. Je l’avais détesté d’emblée. Parce qu’il allait occuper ma chambre, mon espace, le territoire de mon enfance. Je lui avais craché au visage. Il m’avait répondu par un coup de pied. Nous nous étions battus. Jusqu’à que ce que nos parents nous aient séparés ; et les excuses de mon père à qui j’en avais voulu d’avoir été lâche.

C’était donc lui !

Bien que nous ayons été les pires ennemis, j’étais profondément ému de retrouver une tête qui ne faisait plus partie des bibelots de ma mémoire. Il me parlait de son vivant. Malgré sa gueule de con, on allait devenir des inséparables, mettant sans le vouloir le malheureux Bokassa sur la touche. Déjà que Dragan lui avait piqué Ghislaine.

Nous avons beaucoup ri durant toute la soirée, et notre histoire avait plu à l’ensemble des convives, au grand dam du colombien qui retrouva le silence du poète inspiré. Dire que je n’ai même pas eu l’occasion de discuter sérieusement avec l’hôte.



Je l’observe et trouve qu’il a bien changé depuis cette première rencontre. À cause de son visage, son vrai visage. C’est un homme comme un autre. Sans artifices. À la fois triste et banal. Avec moi, il ne joue jamais la comédie. Sauf quand un vent de folie parcourt tout son être. Ça ne dure jamais longtemps, mais ça vaut son pesant d’or. Qui n’a jamais entendu les monologues de N. avance d’un pas !

Il fixe l’écran de la télé. Images en couleur montrant des soldats allemands entrant victorieusement dans Paris, salués en grande pompe par Adolf Hitler et ses sbires. Tandis qu’un homme pleure en silence, signe ostentatoire de la défaite. Le réalisateur ne lésine pas sur l’opposition entre la mine déconfite des vaincus et la joie opulente des nouveaux maîtres. Le Reich a lavé son honneur. Plus de traité de Versailles qui ne vaille. La vengeance est un sentiment qui unit les hommes et les fabricants d’histoire savent s’en servir. Elle est tellement plus émouvante dans sa version binaire.

Je coupe le son. Envie d’un peu de musique. Boire et bavarder. Oublier.

Lecture aléatoire.

This will make you love again. La voix plaintive de Chris Corner. Je me demande si c’est le bon choix.

N. s’en moque. Il tripote le boîtier d’un film qui l'a bien fait hurler de rire. D’un ton professoral et un coup dans le nez, il s’exécute. Ça débute par l’index énergiquement pointé vers le haut, suivi par l’autre tendu dans ma direction, et enfin les battements de tambour qui fusent dans tous les sens. On croirait presque Maurice Thorez du haut de sa tribune.

« Pff ! Un scénario prenant ses désirs pour la réalité, faisant des raccourcis aberrants, ceux qui font rire les enfants pris dans le sac. L’héroïsme débordant dont sont friands les peuples que l’histoire n’a jamais épargnés, paraît-il ! Où peut-être l’homme, ce bipède sans cesse victime de ses semblables et dont le besoin d’un sauveur devient une évidence. Nous sauver de quoi exactement ? Hein, dis-moi, nous sauver de quoi exactement ! Du sentiment d’insécurité, de la peur de l’avenir incertain, la quête absolue du bonheur, atteindre le paradis ; l’histoire linéaire tant chérie par les religions monothéistes à laquelle j’inclus également le marxisme, cette religion du peuple et son Dieu vivant, le camarade leader charismatique, Lui-même ! Ah ! Nous en avons connu des mégalos, hein !

« Pff ! Un film qui interprète le présent à partir du passé, ça ne peut être que malhonnête. Mais puisqu’il faut sauver la civilisation, allons-y franchement, en effets spéciaux, en maquillages à outrance pour les beaux yeux de la pellicule, entraînons les grecs avec nous pendant que nous y sommes. Ah ! Les fondateurs de la démocratie. Ah ! Ce peuple épris de liberté et de justice dans ce passé remanié qui les voit lutter contre ceux qui se complaisent dans la luxure et la boue, qui forniquent sans distinction de sexes, qui se prosternent devant des divinités créées à l’image de l’homme corrompu. Ah ! Les méchants perses, ces voyous depuis que l’homme est homme. N’ayons pas peur des mots ! Soyons francs ! C’est bel et bien la démocratie contre la tyrannie. La civilisation contre la barbarie. L’Amérique contre l’Iran. L’homme dressé contre Babylone. Ah ! Elle est belle l’esthétique au service de l’idéologie. »

Il balance le DVD contre l’écran, serre les poings de rage. Je l’arrête tout de suite avant qu’il ne démolisse ma bonne vieille Brandt. Je ne voudrais rater pour rien au monde la coupe du football qui aura lieu cet été en Afrique du Sud. Pas envie de me mêler aux hurlements des fauves dans les quelques bars de la ville.

Il fixe l’écran. Il a le sourire calculateur. Vide mon verre à peine entamé.

Des soldats allemands de l’Afrika Korps en vadrouille dans le désert. C’est pour ça qu’ils chantent leur mal du pays. Une bien curieuse façon de faire.


Heiß über Afrikas Boden die Sonne glüht,

Unsere Panzermotoren singen ihr Lied.

Deutsche Panzer im Sonnenbrand,

Stehen zur Schlacht gegen Engeland.

Es rasseln die Ketten, es dröhnt der Motor !

Panzer rollen in Afrika vor !


Puis c’est la débandade. Le Général Montgomery offrant un sourire mesuré mais franc. À qui d’ailleurs, aux soldats, à la caméra ? À la postérité qui jugera si la bataille d’El-Alamein fut l’œuvre du génie ou pas ? Mais où est passé Rommel ?

Staline maintenant au côté de Churchill. Ont l’air de bien s’entendre ces deux-là, de bons potes qui vont boire un coup ensemble. Se souvenir du bon vieux temps, c’est-à-dire effacer de la mémoire tout le reste, comme le pacte germano-soviétique, le massacre de l’élite polonaise à Katyń, le rôle de la Grande-Bretagne en Palestine, l’internement de juifs allemands dans des camps anglais ; Molotov n’étant jamais loin derrière, cet homme chaleureux qui fut le visage de la diplomatie soviétique. Je me souviens qu’enfant, j’aurais bien aimé l’avoir pour oncle.

-- Tu crois en la fin du monde ?, N. attend ma réponse comme si j’étais le messie.

-- C’est Staline qui te fait cet effet ? Ou peut-être Helena ! Serais-tu devenu croyant ?

-- Aucun des trois. J’opterais plutôt pour une explication rationnelle. Tu ne vois donc pas ce qui se passe, la crise, tous ces gens qui veulent de l’amour ?

-- Mouais. On pourra toujours dire qu’elle arrivera le jour où les poules auront des dents, d’ici quelques siècles. En attendant, les tomates peuvent toujours envahir le désert de Sinaï, des tomates enrichies à l’uranium.

-- Hé hé hé ! Faut bien faire marcher sa tête dans le couloir de la mort. Tu crois à cette histoire de calendrier maya ?

-- C’est bon pour vendre du sensationnel. À chaque nouveau millénaire, on se demande toujours si l’humanité survivra. C’est peut-être pour ça qu’on vit à deux cents à l’heure. Tu verras que les gens du futur se foutront bien de notre gueule pour avoir été aussi crédules, nous et notre siècle du grand progrès.

-- Alors pourquoi tu écris sur ce thème. Parce qu’il est bien question de ça dans la dernière que j’ai lue sur myspace, la destruction du monde aura lieu dans 12 heures. Titre que j’adore évidemment.

Il marque un point et il me le fait savoir.

-- Je profite tout simplement du système. Comme tout le monde. Puisqu’on parle de la fin du monde, alors j’écris là-dessus. Vous, vous surfez bien sur la vague des 80’s, non ! La new-wave, le post-punk, il me semble que ça appartient au passé.

-- Tu ne crois pas aux fantômes ?

-- Seulement quand ils n’ont pas vieilli d’un pouce, quand ils s’exhibent en images. Là oui, j’y crois profondément. Ian Curtis restera présentable en 2563, j’en ai la certitude.

-- À moins d’un bouleversement qui effacerait tout. Tu y as pensé ?

-- Moi… j’écris, Monsieur ! Je fais dans le divertissement, un point c’est tout. Le reste n’est que plaisanterie. De toute façon, n’oublie pas que même les communistes n’ont pas réussi à éradiquer le passé de la mémoire collective, alors je ne vois pas qui d’autre le pourrait !

-- Toi !

-- Comment ça, moi ! Je te croyais plus raisonnable que ça.

N. avale son rouge d’un trait, m’offre un visage insolent. Il suit le rythme d’un tube pop-électro en claquant des doigts, le sourire satisfait de celui qui détient un grand secret.

-- Je sais tout.

-- Qu’est-ce que tu racontes ?, à mon tour d’écluser.

-- Fais pas celui qui ne sait pas !, il me tape à l’épaule.

-- Non, je ne sais pas, je ne sais rien et j’en ai marre que tu me fasses tourner en rond.

-- OK. As-tu déjà entendu parler d’un roman à épisode intitulé rouen, la ville au bord du suicide ?

-- J’en ai lu quelques passages. Encore un qui flirte avec le sensationnel. Beaucoup de fantasme. Rien de bien extraordinaire. Un amuseur des temps modernes.

-- Comme toi !

-- Oui, comme moi. Et alors ?

-- Parce c’est toi ! Tu es l’auteur de cet œuvre visionnaire.

-- T’es cinglé ou quoi !

-- Pourquoi me le cacher. Avoue-le ! D’ailleurs, la destruction du monde aura lieu dans 12 heures, ça serait le prologue ou l’épilogue. J’ai une préférence pour le premier. Je ne suis pas pressé de mourir, vois-tu !

Alors comme ça, il me confond avec un autre. Mais ce n’est pas cela qui m’inquiète le plus. Comment peut-il croire sérieusement à la réalisation d’un mensonge. Et vous, qu’en pensez-vous ? J’espère que vous n’êtes pas de ceux qui croient !





À SUIVRE…

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